Europa League

L'Espagne à l'attaque

La finale de la Ligue Europa mercredi (20h45) met aux prises l'Atletico Madrid et l'Athletic Bilbao, soit les deux équipes les plus offensives de la compétition. Ca promet !


Le duel d'attaquants au coeur de la finale de C3 2012 : Radamel Falcao vs Fernando Llorente.

Sur l'affiche, pas de paillettes, pas de noms ronflants, pas de «théâtre des rêves» (le National Stadium de Bucarest...), mais tout de même une belle promesse. Celle de voir un spectacle, un vrai, avec de l'attaque qui déborde «de partout». La Ligue Europa, petite soeur européenne moins gâtée par la nature, pouvait espérer Manchester United ou City, Porto ou Valence en têtes d'affiche pour sa finale : ce sera finalement l'Atletico Madrid et l'Athletic Bilbao, et c'est tout aussi bien. Vu leur parcours dans la compétition, personne ne s'en plaindra, tant les deux équipes espagnoles ont su faire parler leur potentiel offensif (30 buts inscrits et 74 tirs cadrés par Madrid, contre 28 et 78 pour Bilbao en 14 matches, soit les deux formations les plus offensives de la compétition) et justifier leur présence sur cette dernière marche.

Manchester United, battu à l'aller et au retour par les Basques, ne dira pas le contraire, pas plus que Schalke 04. Face aux grandes écuries comme aux moins huppées, l'intensité offensive mise dans le jeu par Bilbao a fait son oeuvre : «Nous allons essayer de jouer le plus naturellement possible, sans aucune inhibition, parce que c'est cela qui nous rapprochera de la victoire, a promis Marcelo Bielsa. A chaque match, quelle qu'en ait été l'importance, je n'ai vu aucun souci de confiance ou d'anxiété que l'équipe n'a pas été capable de résoudre par elle-même.» Principaux atouts offensifs de son groupe ? Le poids physique de Fernando Llorente, évidemment, qui peut causer quelques soucis à une défense madrilène peu à son aise dans les airs, encore plus sur coups de pied arrêtés. Iker Muniain aussi, par sa vivacité, mais Ibai Gomez, Markel Susaeta et Javi Martinez tout autant.
Le physique de Fernando Llorente peut causer quelques soucis à une défense madrilène peu à son aise dans les airs.

D'un côté, il y a donc Llorente, en quête d'une place de titulaire affirmé à la pointe de l'attaque de la Roja pendant l'Euro, et de l'autre, il y a Radamel Falcao, vainqueur de la compétition l'an dernier avec Porto et meilleur buteur de l'exercice actuel (10 réalisations), épaulé par Adrian (8 buts) et Arda Turan. Un joueur d'appui face à un joueur de profondeur, les deux vedettes de ce rendez-vous tant et si bien que deux stations de métro de Bucarest ont été temporairement rebaptisées à leur nom. Le «Roi Lion» face au «Tigre». Deux bêtes de scène européenne pour une finale sur laquelle apposer sa griffe.

Les équipes probables

Atletico Madrid : Courtois - Juanfran, Godin, Joao Miranda, Filipe Luis - Mario Suarez, Gabi, Arda Turan, Diego - Adrian, Falcao

Athletic Bilbao : Iraizoz - Aurtenetxe, Javi Martinez, Amorebieta, Iraola - De Marcos, Iturraspe, Susaeta, Herrera - Llorente, Muniain

Atletico Madrid - Athletic Bilbao : 3-0

Plus expérimentés et mieux organisés sur le plan collectif, les Colchoneros ont parfaitement géré cette finale face à des Leones valeureux mais bien trop naïfs. L'Atlético remporte ainsi sa 2ème Ligue Europa et le 4ème trophée continental de son histoire.

Falcao hisse l'Atletico au sommet

Vainqueur de l'épreuve 2010, l'Atletico Madrid a une nouvelle fois remporté la Ligue Europa aux dépens de l'Athletic Bilbao (3-0), mercredi soir. Falcao a inscrit un doublé.


Falcao a été le principal artisan de la victoire madrilène, ce mercredi soir, en finale de la Ligue Europa, face à l'Athletic Bilbao (3-0).

La Ligue Europa lui va si bien. Après avoir hissé Porto au sommet l'an passé, Falcao a encore été l'acteur principal du sacre de l'Atletico Madrid aux dépens de l'Athletic Bilbao (3-0), mercredi soir. L'attaquant colombien n'a pas fait aussi bien que lors de la précédente édition lorsqu'il avait battu le record de buts inscrits en une saison (17). Mais son doublé en finale - ses onzième et douzième buts en quinze matches - a rappelé pourquoi Marca l'a récemment élu «meilleur transfert du 21e siècle». Et ce malgré la somme de 40 millions d'euros déboursés par le club colchoneros pour l'arracher au FC Porto l'été dernier. Le match dans le match qui l'opposait à Fernando Llorente a largement et très vite tourné en sa faveur.
L'Atletico Madrid a remporté la deuxième C3 de son histoire aux dépens de l'Athletic Bilbao. (AFP)

A l'image d'Amorebieta, impliqué sur les trois buts concédés par son équipe, Bilbao s'est montré trop vulnérable derrière pour espérer stopper Falcao.
Les défenseurs de Bilbao connaissaient le danger. Rien n'y a fait. A l'image d'Amorebieta, impliqué sur les trois buts concédés par son équipe, les joueurs de Marcelo Bielsa se sont montrés trop vulnérables derrière pour espérer stopper le natif de Santa Marta. Auteur d'un doublé face à ces mêmes Basques le 21 mars dernier en championnat (2-1), Falcao n'a eu besoin que de sept minutes pour mettre son équipe sur de bons rails. De trente-quatre pour la mettre à l'abri. Avec à la clef, deux buts superbes : une frappe du gauche dans la lucarne d'Iraizoz après s'être joué d'Amorebieta. Un tir à bout portant après avoir éliminé son vis-à-vis d'une talonnade inspirée pour se mettre sur son bon pied. Sur une contre-attaque, l'international colombien est passé tout proche du triplé, mais sa frappe a été repoussée par le poteau d'Iraizoz (80e).
Battu une troisième fois sur un exploit individuel de Diego (85e), l'Athletic Bilbao n'est jamais parvenu à retrouver le niveau qui lui avait notamment permis de sortir Manchester United (3-2, 2-1) en huitièmes de finale. La faute, il est vrai, à la solide organisation mise en place par Diego Simeone. Llorente a été muselé - parfois à la limite du correct (9e) - et a dû patienter la 79e minute pour peser offensivement. Quant à Munian (24e), Susaeta (79e) et autre Ibai Gomez - qui a échoué sur la barre transversale de Courtois (90e+3) -, ils ont été les symboles d'une formation volontaire, mais terriblement inefficace. En pleurs, Munian semblait inconsolable lorsque les Rojiblancos ont soulevé la deuxième Ligue Europa de l'histoire du club. Elle porte le sceau de Falcao.

Bielsa : «Il faut assumer»

Marcelo Bielsa, l'entraîneur de l'Athletic Bilbao, n'a pas caché sa déception après la défaite de son équipe contre l'Atletico Madrid (0-3) en finale de la Ligue Europa. Le technicien se sent responsable.


Marcelo Bielsa avait le masque au moment de quitter la pelouse du Stade national de Bucarest.

«Marcelo Bielsa, quelle est votre première réaction ?
Je suis déçu, notre match n'a pas été bon. Je suis le responsable de la direction du groupe qui n'est pas parvenu à atteindre l'objectif qu'on avait, et cela augmente ma déception.

N'y avait-il pas trop de nervosité chez vos joueurs ?
L'Atletico a mérité sa victoire, mais l'écart est exagéré. Ils ont réussi le projet de jeu qu'ils avaient. Nous avons eu plus d'occasions, mais bon... Nous aspirions à un type de jeu et n'avons pas réuni les conditions pour le mener à bien, contrairement à l'adversaire. La sensation de responsabilité personnelle augmente dans le sens où les différences entre les deux équipes ne sont pas celles qu'on a vues ce soir.

Les joueurs ne sont-ils pas eux aussi responsables ?
Ce qui s'est passé, c'est qu'eux ont eu huit situations et marqué trois buts, nous neuf situations et aucun but. Ce que je regrette, c'est que la différence qu'on a vue sur le terrain n'est pas celle qui existe, et que le scénario du match répondait davantage au jeu que l'Atletico a tenté de déployer plutôt qu'au nôtre. Nous n'avons pas bien défendu, n'avons pas été tranchants en attaque, et on a montré moins que ce que nous pouvons réussir. Cela engage directement ma responsabilité, sinon c'est trop facile. Quand ça va bien on accepte les honneurs parfois exagérés, quand ça ne va pas il faut assumer. C'est moi qui prend les décisions et prépare les joueurs, qui décide qui joue ou pas».

«Falcao, le meilleur exemple»

Diego Simeone s'est dit «fier de (ses) joueurs» après la victoire de son équipe contre Bilbao (3-0) en finale de la Ligue Europa. L'entraîneur de l'Atletico Madrid a également tiré un coup de chapeau à son buteur Falcao, auteur d'un doublé.


Diego Simeone et la vedette de la soirée, Falcao, auteur d'un doublé face à l'Athletic Bilbao.

«Diego Simeone, est-ce plus satisfaisant de gagner ce titre comme joueur ou comme entraîneur ?
Gagner est toujours merveilleux, mais on savoure plus comme joueur, puisqu'on est sur le terrain, on peut crier, courir, faire un tour d'honneur. Quand on est l'entraîneur, on sait que cet endroit est celui des joueurs, on se retient davantage. Je suis fier de mes joueurs, heureux pour les fans, et je remercie ceux qui m'ont fait venir en décembre et m'ont fait confiance.

Vous attendiez-vous à ce genre de match ?
La meilleure réponse a été celle des joueurs. On avait déjà joué à domicile avec Adrian derrière Falcao. Il ne fallait pas laisser d'espace à l'Athletic, même si on pouvait leur laisser parfois le ballon. On savait qu'avec des joueurs comme Falcao, Adrian, Arda Turan, Diego et Gabi, on pouvait aller vite vers l'avant. On a fait un bon match, tactiquement et techniquement. Notre efficacité nous a permis de nous sentir à l'aise sur le terrain; à partir de là, l'équipe s'est sentie forte, et ça nous a donné du temps pour bien jouer.

Des joueurs comme Falcao et Diego (prêté par Wolfsburg) vont-ils rester ?
Falcao a montré le meilleur exemple en terme d'expérience : il a oublié ce qu'il avait fait la saison dernière, et à partir de cet oubli, il a pu faire ce qu'il a fait ce soir. Je le connais depuis tout petit, je l'ai eu à River Plate, on a été champions ensemble, et maintenant champions d'Europe. Je l'aime beaucoup comme personne et comme joueur, il en veut toujours plus, il a beaucoup d'ambitions, pas de limite. J'espère qu'il restera, mais quoi qu'il fasse, s'il est heureux, ça m'ira parce que je l'apprécie beaucoup. Diego, c'est aussi un joueur déterminant: comme entraîneur, je sais que quand il est bien, il y a toujours une possibilité de victoire. Espérons qu'on ira en Ligue des champions pour que Diego reste avec nous.» (AFP)
Falcao (attaquant de l'Atletico Madrid) : «Je n'arrive pas à montrer ma joie. Après tout ce qui a été dit, comme quoi j'avais fait une erreur en allant à l'Atletico, on a montré que ce n'était pas une erreur. On a eu des hauts et des bas, mais on méritait de finir de cette manière. Le premier but ? Je n'avais pas d'angle, alors, j'ai simplement cherché de l'espace. On m'avait dit de chercher le deuxième poteau de temps en temps, et cette fois, j'ai écouté (sourire). (Sur son avenir) On ne sait pas encore si l'Atletico jouera la Ligue des champions ou la Ligue Europa la saison prochaine. On a encore une possibilité à laquelle on s'accroche, et je ne pense qu'à ça.»