Rugby

L'aigle à deux têtes

Le Stade Toulousain et Clermont auront été l'aigle à deux tête qui aura plané sur le Top 14 tout au long de la saison. Comme un symbole, ils l'ont emporté tous deux durant la dernière journée de phase régulière et regarderont les barrages avec l'oeil du prédateur prêt à fondre sur sa proie.


Toulouse et Clermont auront survolé la saison régulière.

Premier du classement depuis la 10e journée, le Stade Toulousain termine donc la phase régulière comme l'an dernier, à la première place. Il a fallu pour cela venir à bout de Montpelliérains qui ont tout fait pour gâcher la fête (20-13). Laissés exsangues après une élimination en quart de finale de Coupe d'Europe, les Rouge et Noir présentent un tout autre visage à l'approche des matches éliminatoires de Top 14. Indigne il y a quelques semaines, le jeu des trois-quarts fait de nouveau rêver. Comme face à Toulon la semaine dernière, les Toulousains ont fait circuler le ballon de mains en mains en avançant inexorablement. A la clé, un triplé de Matanavou. L'an dernier, Toulouse terminait premier de la saison régulière et finissait champion. Si le raccourci est tentant, les Toulousains ont quand même encore quelques problèmes à résoudre. Il y a eu du mieux en conquête, mais les lancer de Tolofua ne sont pas encore une assurance tout risque. Et il faudra faire un choix au niveau de la charnière. Le jeu à tout va ou l'occupation. Guy Novès a maintenant trois semaines pour trouver les solutions.
Clermont termine en apothéose
Malgré un carton plein face à Brive (57-14), officiellement relégué, Clermont reste donc à la deuxième place. Mais son mérite n'en est pas moindre tant les Clermontois ont été d'une régularité exemplaire tout au long de la saison. Face à leurs éternels rivaux du centre, les Jaunards ont enchaîné une quarante-troisième victoire à domicile. Le fait d'éviter les barrages, contrairement à la saison dernière, pourrait permettre aux Auvergnats de se refaire une petite santé avant d'aborder leur demi-finale, contre Toulon ou le Racing. En effet, l'ASM compte de nombreux blessés en cette fin de saison un peu surchargée. Un peu dilettantes face à Brive, au point de laisser filer de nettes occasions d'essais, les Clermontois se sont brillamment repris pour réaliser un festival et fêter dignement le dernier match au Michelin de nombreux joueurs sur le départ. De plus en plus impressionnante, cette équipe est plus qu'une prétendante au titre final.
Sans surprise, le Stade Toulousain a fait savoir qu'il choisissait de disputer sa demi-finale le samedi 2 juin, en nocturne.

Regrets éternels

Le miracle n'a pas eu lieu. Brive a explosé en vol face à Clermont (57-14) et dit au-revoir au Top 14 pour retrouver la Pro D2.


Clermont envoie officiellement Brive en ProD2

La mission était impossible et le scénario était connu d'avance. Brive n'a pas pu créer l'exploit. Malgré deux essais marqués à des Clermontois qui ont eu du mal à rentrer dans la rencontre, les Brivistes n'ont jamais été en mesure d'inscrire ce bonus offensif qui leur aurait permis de garder une pale lueur d'espoir. Au contraire, ils ont cédé à l'heure de jeu, encaissant pas moins de huit essais clermontois (57-14). Finaliste du championnat de France et vainqueur du Challenge Yves-du-Manoir en 1996, champion d'Europe en 1997, Brive évoluera donc en Pro D2 la saison prochaine. De quoi nourrir des regrets.
Le CAB n'a pas su se faire respecter à domicile
« Même si ce n'est pas dans notre nature, oui nous avons des regrets sur cette saison. Nous avons régulièrement loupé le coche. C'est un échec. Mais cette équipe méritait mieux dans un Top 14 qui était très homogène », constatait Ugo Mola au micro de Canal +. L'homogénéité du Top 14, Brive en a probablement été le dommage collatéral le plus visible. Tant que l'écart avec les promus était un gouffre, les clubs du Top 14 à moindre budget pouvaient quand même voir venir. Cette époque-là est bel et bien terminée. Si la lutte pour les phases finales est devenue terrible, elle ne l'est pas moins pour le maintien. Quel que soit le club, la marge d'erreur est maintenant extrêmement réduite. « On doit tirer des conclusions, estime Mola. Cette saison, il n'y a pas un secteur en particulier qui nous a fait défaut. Notre discipline peut-être... Mais nous avons perdu à domicile face à Bordeaux, Lyon, Agen. Tout est dit ». Ne restent que les regrets.

Delpoux:«La coupe est pleine»

Pour son dernier match au sein du staff de Bordeaux-Bègles contre Perpignan (37-29), Marc Delpoux se réjouit de quitter un club en fête après avoir assuré son maintien contre Brive le week-end dernier.


Marc Delpoux entraînera Perpignan la saison prochaine.

Marc Delpoux (manageur de Bordeaux-Bègles) : «La coupe est pleine, n'en jetez plus. Il y a un dicton qui dit plus, ça serait exagéré. C'est bien et suffisant comme ça, les choses bonnes, il ne faut pas en abuser. C'était le premier match amical de la saison prochaine, on a vu un super spectacle, des joueurs extraordinaires, qui ne jouent pas habituellement, ils ont aussi bien assimilé. Physiquement, ils ont péché car ils n'avaient pas trop de temps de jeu. Mon jubilé, les émotions, je les ai eus samedi dernier à Brive. Aujourd'hui le club est en fête, il y a des joueurs qui vont continuer l'aventure, qui sont bien dans ce club, qui vont y rester, et d'autres qui sont malheureux et j'ai une pensée pour cela.»
«On est une équipe de copains. Hier (vendredi) midi, j'ai mangé avec des partenaires, j'ai bu du rouge tout le repas, je suis rentré, j'ai fait la sieste, je ne savais pas comment j'allais faire aujourd'hui.» Laurent FerrèresLaurent Ferrères (arrière et capitaine de Bordeaux-Bègles) : «On est une équipe de copains. Hier (vendredi) midi, j'ai mangé avec des partenaires, j'ai bu du rouge tout le repas, je suis rentré, j'ai fait la sieste, je ne savais pas comment j'allais faire aujourd'hui. Mais avec l'adrénaline, on savait que ça allait le faire, qu'on allait être énorme. J'ai fait un discours d'avant-match et les copains ont eu des larmes dans les yeux. On fait ce métier, on prend du plaisir pour ces moments-là. En plus je marque un essai, je n'avais pas marqué de la saison. Et ils sont beaux nos essais... On avait envie de bien finir, sur une bonne note, nous les tricards de la saison, qui plus est face à Perpignan qui avait été champion de France il y a trois ans. Chapeau !»

«On a un très bon groupe»

Rafael Carballo (centre de Bordeaux-Bègles) : «C'était un match de fin de saison avec deux équipes qui avaient réalisé leurs objectifs avant. Il fallait faire une fête pour les joueurs qui vont nous quitter, ils ont beaucoup fait pour le club et je suis très content qu'ils partent avec une victoire avec ce public qui s'est régalé. Franchement, on nous aurait dit en début de saison qu'on finirait 8e, on ne l'aurait pas cru. Ça va être dur d'améliorer ce classement l'année prochaine, ça nous met la carotte devant, c'est important. On a un très bon groupe, presque le même que l'année dernière, il y a une continuité avec des joueurs qui ne sont pas des stars mais qui veulent progresser, c'est ce qui a fait la différence. Que ce soit les Français, les étrangers, ils ont quelque chose à prouver et c'est la clé de notre réussite.»

27 joueurs invités


Marvin O'Connor (21ans) fait partie des 27 joueurs invités à passer des tests physiques au CNR de Linas-Marcoussis. (L'Equipe)

Dans le cadre de sa politique de détection et de suivi des joueurs du rugby français, l'encadrement du XV de France a invité un groupe de 27 joueurs issus des clubs ne participant pas aux phases finales du Top 14 à passer des évaluations physiques au CNR les 29 et 30 mai 2012. Ceci afin constituer une base de données d'informations physiques en vue du comité de sélection pour la Tournée de juin 2012 en Argentine qui doit se tenir le jeudi 31 mai à la FFR. Pour les joueurs en compétition, des évaluations seront réalisées en club dans la mesure des disponibilités lors de cette fin de saison.
La listes des 27 joueurs :
Yoann Huget (Bayonne), Marvin O'Connor (Bayonne), Benoit Guyot (Biarritz), Raphaël Lakafia (Biarritz), Yvan Watremez (Biarritz), Thibault Dubarry (Brive), Lucas Dupont (Grenoble), Antoine Guillamon (Lyon), David Attoub (Stade Français), Julien Dupuy (Stade Français), Alexandre Flanquart (Stade Français), Pascal Papé (Stade Français), Jules Plisson ( Stade Français), Rabah Slimani (Stade Français), Dimitri Szarzewski (Stade Français), Brice Dulin (Agen), Maxime machenaud (Agen), Thomas Synaeghel (US Dax), Florian Cazenave (Perpignan), Damien Chouly (Perpignan), Maxime Mermoz (Perpignan), Joffrey Michel (Perpignan), Adrien Planté (Perpignan), Romain Taofifenua (Perpignan), Camille Lopez (Bordeaux-Bègles)

Faure:«Beaucoup d'émotions»

Pour son dernier match au stade Michelin, le pilier de Clermont Lionel Faure s'est illustré en inscrivant un essai. Une grande émotion...

Lionel Faure (pilier de Clermont) : «Il y avait beaucoup d'émotion pour tout le monde, ceux qui sont tristes de nous voir partir, et pour nous, qui partons, qui sommes tristes de les laisser. Mais la saison n'est pas terminée, on a dit au revoir au stade Michelin, mais pas à l'équipe. Il nous reste deux matches à disputer, on est à 80 minutes d'une finale, et on va tout miser là-dessus. Notre objectif est de gagner quelque chose cette année. On a eu le malheur de perdre en demi-finale de Coupe d'Europe, on a la chance d'en jouer une seconde en Top14, et on ne va pas la laisser passer.»

Arnaud Méla (2e ligne de Brive) : «Il y a de la déception, c'est un groupe qui est aussi en train de se disperser, entre ceux qui s'arrêtent et qui s'en vont, et ce ne sont pas de bons moments à vivre. On avait créé une petite famille, et le moment des au revoir dans les vestiaires n'était pas agréable à vivre. J'ai eu des regrets sur les matches précédents, mais ce soir, on a perdu contre la meilleure équipe du championnat, de loin, et même si c'est dur de prendre autant de points, les joueurs se sont accrochés, ils ont donné tout ce qu'ils ont pu. On va essayer de garder un noyau dur à Brive, et de remonter, pour revenir jouer dans ce joli stade.»

Patet:«Une frustration»

Relégué en Pro D2, Lyon reste malgré tout un club ambitieux. Si la frustration est bien présence, le club d'Yvan Patet espère retrouver l'élite au plus vite.

Yvan Patet (président de Lyon) : «C'est une frustration de ne pas avoir atteint l'objectif fixé du maintien. Nous sommes relégués. Même si nous le savons depuis quelques temps, c'est toujours dur à admettre, surtout après un match tel que celui-ci au cours duquel les décisions arbitrales ont encore été discutables. Nous sommes en Pro D2. Nous n'avons plus le droit de nous tromper, c'est clair. Nous avons envie de remonter vite. Il faut que l'on montre très vite que ce n'est pas qu'un passage en Top 14, mais une vraie volonté que le rugby ait sa place à Lyon, avec une équipe largement conservée et des recrues qui arrivent modérément. Il faut retrouver un projet de jeu plus flamboyant, comme c'était le cas il y a deux ans. Nous avons eu une saison compliquée avec de nombreux blessés, et cette épidémie d'oreillons qui a cassé notre dynamique cet automne. Nous allons rebondir.»
«C'est une frustration de ne pas avoir atteint l'objectif fixé du maintien. Nous sommes relégués. Même si nous le savons depuis quelques temps, c'est toujours dur à admettre.» Yvan PatetMickaël Ivaldi (talonneur de Toulon) : «Lyon était présent et nous savions que ce serait compliqué en première période contre le vent. Après la mi-temps, le vent était avec nous. Nous avons été sérieux toute la semaine, nous nous sommes bien entendus. Ce n'est pas la première fois, c'est encourageant pour la suite. Nous allons affronter le Racing en quarts. Il faudra gagner, surtout à Mayol. Nous aurons avant tout la finale du Challenge européen. Il reste quatre matches, notamment un où nous sommes à 80 minutes d'un titre. Nous étions venus à Lyon pour gagner et engranger du positif. C'est un bon résultat. Nous avions une belle équipe sur le terrain.»

Johan Van Niekerk (capitaine et 3e ligne de Toulon) : «Jouer le barrage à domicile, c'est très bien pour Toulon. Je ne crains pas le Racing qui est une équipe capable de faire de bonnes choses. Contre Lyon, il était juste nécessaire de gagner. Nous avons pris de la confiance.»

Le derby landais en demie

On connaît désormais les affiches des demi-finales de la Pro D2. La Section Paloise affrontera à domicile La Rochelle le samedi 19 mai (15h10) tandis que le Stade Montois recevra l'US Dax dimanche 20 mai (18 heures). Dauphin de Grenoble avant le coup d'envoi de cette 30e et dernière journée, Dax est le grand perdant du jour en raison de sa défaite à Bourgoin (27-12). Mont-de-Marsan récupère en revanche sa demie à Guy-Boniface grâce à son succès sur Narbonne (28-18). Pau a assuré l'essentiel contre Auch (14-17) alors que les Maritimes ont complètement explosé contre Aurillac (35-14).

Frayeur pour Parisse

Touché à un genou face à Biarritz (16-5) sur un plaquage de Julien Peyrelongue, Sergio Parisse passera des examens complémentaires lundi pour déterminer la gravité de sa blessure. L'encadrement médical parisien a d'abord «craint une fracture de la jambe droite» mais le troisième-ligne du Stade Français, le genou dans une attelle et marchant avec des cannes anglaises, a rassuré les membres du staff du club.

Elissalde:«Un goût d'inachevé»

Yannick Bru (entraîneur des avants toulousains) : «Nous sommes satisfaits de la victoire et de voir de la joie dans le vestiaire. Nous sommes moins contents du contenu, car notre copie a été loin d'être parfaite. Nous avons dominé Montpellier mais cela ne s'est pas concrétisé au tableau d'affichage face à une valeureuse formation. Je suis très content de la réaction de notre conquête et notamment de notre mêlée. Cette place de leader est importante car elle traduit une continuité sur l'ensemble de la saison. Si nous étions dans le football, on serait champion de France. Nous sommes fiers des joueurs, mais cette place ne garantit rien pour la suite. Nous allons avoir trois semaines de travail intense pour bien préparer ce match et avoir un socle solide sur lequel se reposer.»
«Il reste ensuite un petit goût d'inachevé car nous avions les moyens de faire mieux dans le contenu.»Jean-Baptiste Elissalde (entraîneur des trois quarts toulousains) : «Nous avons bien réagi concernant la conquête et c'est le point positif de cette rencontre. Il reste ensuite un petit goût d'inachevé car nous avions les moyens de faire mieux dans le contenu. C'est bien de finir la saison régulière en tête mais le plus important c'est maintenant.»
«L'équipe a fait front» Fabien Galthié
Timoci Matanavou (ailier de Toulouse) : «Je remercie Jean-Baptiste Elissalde de m'avoir redonné ma chance après mon mauvais match face à Edimbourg en quart de finale de la H Cup. Il m'a dit que nous repartions à zéro et je suis bien sûr très heureux de ces trois essais. A mon père qui est aux Iles Fidji et qui est malade actuellement, j'avais promis d'en inscrire quatre (sourires).»

Mickael De Marco (2e ligne de Montpellier) : «Nous sommes frustrés car cet essai en fin de première mi-temps les remet dans le match. On prend ce point de bonus défensif qui ne sert à rien car Castres a gagné. Nous irons là-bas pour le barrage et nous irons y gagner. Il faut être confiant. On connaît les détails que nous devons travailler. Castres est une équipe joueuse et cela devrait donner un bon match.»

Fabien Galthié (manager général de Montpellier) : «Cela fut dur mais l'équipe a fait front. Nous n'avons jamais été vraiment distancés. Je suis plutôt satisfait. Un match difficile nous attend face à Castres. Nous ne deviendrons pas de meilleurs joueurs mais nous pouvons essayer de devenir une meilleure équipe.»

Servat espéré

Assurés de disputer les demi-finales du Top 14, les Toulousains partiront en stage du 21 au 27 mai à Canet-en-Roussillon. Une dernière semaine dans leurs installations habituelles précèdera leur demie à domicile, au Stadium, face au vainqueur du match Racing-Montpellier. Le Stade Toulousain devrait récupérer pour cette rencontre son talonneur international William Servat, absent depuis le 13 avril dernier (genou). «Deux médecins s'occupent de lui à plein temps et on devrait le revoir dans pas longtemps», a confirmé Yannick Bru, l'entraîneur des avants. Absents face à Montpellier, Gilian Galan (coude), Yves Donguy et Yannick Nyanga (choix de l'entraîneur) seront également disponibles.

Le Leinster rejoint les Ospreys

Les Irlandais du Leinster se sont qualifiés pour la finale de la Ligue Celte grâce à leur victoire (19-15) sur les Ecossais de Glasgow, samedi en demi-finales. Ils affronteront en finale le 26 mai à Dublin les Gallois des Ospreys, vainqueurs des tenants du titre du Munster (45-10) vendredi.

Les Quins défient Leicester

Tombeurs de Northampton (25-23), les Harlequins disputeront leur première finale du championnat d'Angleterre face à Leicester, le 26 mai. Les Tigers seront eux au rendez-vous de Twickenham pour la huitième fois d'affilée après avoir éliminé les Saracens, tenants du titre (24-15).